Jules Verne : 20.000 lieues sous les mers

Publié le par jeangs

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Je me range à la conclusion de Claude FARRERE dans sa Préface au Voyage au monde de Jules Verne , de R. ESCAICH (éd. Plantin, 1955), "20.000 lieues..." est un roman à lire à trente ans plutôt qu’à quinze.
Catalogue fastidieux qui ne correspond pas (ou plus) à nos rythmes de vie. Pas d’explosions, peu de monstres… une simple routine du merveilleux qui à l’heure de "Battle Quest" ou de "Resident Evil" peut paraître bien emmerdante… hélas !
 
Mais si l’âge du lecteur change, le talent de l’écrivain reste intact.
 
Ce que je savais par les films du Commandant Cousteau (dont finalement le navire, la Calypso va être restauré prochainement en Bretagne), je l’ai lu dans 20.000 lieues … quelques imprécisions et énormités en plus seulement. Mais rappelons que Verne fait un roman fantastique et non pas « bêtement naturaliste » comme le lui reprocha d’ailleurs Zola à l’époque avec vigueur avec une pointe de jalousie (Verne vendait largement plus que Zola !).
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Jules Verne est un auteur adopté par l’humanité toute entière. Prononcez son nom, vous recevrez en écho les mots de « merveilleux », « fantastique », « aventure », « découverte » ou encore « exploration » et « inconnu ». Et pourtant, ses histoires ont bien vieillies et Monsieur Verne semble souvent remplacer l’imagination par l’érudition...
On ne saura rien sur l’équipage du Nautilus ni sur son quotidien. On ne découvrira rien de la vie passée du Capitaine Némo et si peu de ses tourments. Enfin, on ignore quasiment tout du port d’attache du Nautilus, puisque Verne décrit plus l’ancien volcan que les installations portuaires.
 
Ainsi que nous le suggère l’actualité de la Coupe du Monde de Rugby 2007, on peut dire que l'ami Jules a tendance à botter systématiquement en touche.
 
Huit mois sous l’eau et aucune confidence sur le quotidien ou l’état d’esprit de l’équipage, de Ned Land, de Conseil ou du conteur lui-même, le Professeur Aronax. Ce dernier est d’ailleurs bien ingrat avec les hommes qui lui ont sauvé la vie plus d’une fois...
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Mais Jules Verne vaut encore la peine d’être lu en ce début de siècle, d’autant que le style n’a rien perdu de sa fluidité malgré l’inventaire des spécimens marins incessant.
 
Et puis, symptôme du roman du XIXième siècle, la profonde conviction de tout savoir sur tout et le manque de questionnement et de curiosité des personnages…
 
Dernière remarque : l’adaptation de Walt Disney avec Kirk Douglas est vraiment fidèle au roman, et mérite toute notre sympathie !
 
15/20

Publié dans Livres

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